Une puce piquait
Sans jamais s’arrêter
Tous ceux qu’elle trouvait.
Elle piquait les chiens,
Les lémuriens, les vauriens
Et même une fois un martien.
Elle se délectait
De voir ceux qu’elle croisait
Se gratter.
Les chats, les rats,
Les chinchillas
Et même les maharadjas
N’y échappaient pas.
Et quel plaisir
D’entendre gémir
Les émirs et les vizirs.
Des guillis aux chatouillis
En passant par les gratouillis
Elle n’épargnait aucune énergie.
Un jour cependant
Elle piqua le bras blanc
D’un petit enfant
Qui, c’était étonnant,
Se grattait déjà férocement.
Elle le piqua en dessous du bras
Là où ça ne se voit pas
Mais ce qu’elle ne savait pas
C’est qu’il avait la varicelle.
Pendant un temps, la belle
Qui s’était gorgée
Du sang chaud et sucré
Rit jusqu’à en pleurer
De voir le marmot se gratter
Les fesses, le nez,
Et la plante des pieds
Derrière les genoux, les oreilles
Et entre les orteils.
Et puis ce fut à son tour
De gratter avec amour
Les boutons qui voyaient le jour
Sur ses pattes musclées
Et sa tête dépouillée.
Elle se gratta tant et si bien
Qu’elle jura par tous les chiens
Que plus jamais
Personne elle ne piquerait.
Et même pour un trésor,
Elle serait désormais herbivore.

1 commentaire:

LANIA a dit…

Excellent texte fourmillant de vocabulaire et terriblement musical. J'aime